Mon histoire en bref
Décidée, voilà le mot qui convient le mieux à Emmanuelle Levy. Dès son plus jeune âge elle se rêvait un avenir brillant dans la médecine, ni une, ni deux, elle travailla d'arrache-pied jusqu'à l'obtention de son diplôme lui permettant d'exercer.
Femme particulièrement cartésienne, elle oriente sa carrière vers la recherche. C'est d'ailleurs à Grenoble au centre de recherches génétiques où la jeune femme travaille, qu'elle rencontre l'homme qui deviendra bientôt, d'abord son collègue, puis son époux.
Malgré un début de relation idyllique qui durera un an, un problème survient. Deux mots décrivent parfaitement la problématique ; Fausses couches. Notons ici, le pluriel, les tensions au sein du couple étaient de plus en plus palpables. Finalement, le verdic tomba, anomalies de la structure utérine qui entraînent la perte de l’embryon.
Un jour, plus précisément le 4 février 2010, elle quitte son emploi à Grenoble en direction de Nice. Traînant derrière elle, sur près de 467 km, valises et questions existentielles. Derrière elle, Emmanuelle laissera; travail, logement et conjoint. Une réorientation de carrière s'impose, la recherche ne lui convient plus, elle voulait se rendre utile, donner un sens à sa vie et elle ne le trouvait pas derrière les microscopes.
L'obstétrique lui semble un bon choix. Elle assista à des dizaines de naissances, jusqu'à celle qui changera le cours de sa vie.
Une adolescente, jeune fille aux prises avec de sérieux problèmes d'addictions ayant tenté de cacher sa grossesse, pour éviter nouvelle déception à ses géniteurs. Tenta d'accoucher à l'insu de tous entraînant les complications qui la menèrent devant le docteur Levy.
Le nouveau-né survécut au contraire de la jeune mère, le bébé serait envoyé pour l'adoption une fois qu'il serait en état de quitter l'hôpital. Emmanuelle insista pour s'occuper du dossier de l'enfant, s'assurant que malgré l'accouchement chaotique, il ne souffrirait pas de séquelles. Plus le petit prenait du mieux, plus il prenait de place dans la vie du docteur Levy. Avant même que le rétablissement de l'enfant soit complet, qu'elle avait entamé les procédures d'adoption. Après un maximum de paperasses, l'enfant qu'elle avait tant désiré était là. La vie lui avait offert un cadeau, mais son bonheur n'était dû qu'à une pauvre adolescente en détresse qui par peur avait commis une erreur fatale. Elle revoyait la souffrance de la jeune fille dans les yeux de son bébé. Combien d'autres adolescents ou adolescentes souffraient comme elle avait souffert.
Pour la deuxième fois, elle laissa derrière elle un travail prometteur. Emmanuelle voulait venir en aide aux jeunes qui, comme la défunte mère biologique de son fils, souffraient. Cette fois elle n'eut pas à aller bien loin, le centre vivre. Là-bas elle serait utile.